Concours Silver fourchette
La cuisine de mon enfance. C’est sur ce thème que le chef cuisinier de l’Ehpad Barr Héol (établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes), Jean-Marc Cadoret, a établi un menu, pour 4 à 5 € par personne.
En entrée il a proposé une cassolette de poisson à la nantaise, « en pensant aux dimanches midis où l’on préparait une entrée », commente t-il. Suivi d’un rôti de porc à la bretonne aux pommes de terre braisées « car c’est un plat familial que beaucoup de personnes connaissaient après la guerre ». La tarte tatin en dessert, c’est un clin d’œil à la fille d’une résidante qui lui a soufflé que c’était la spécialité de sa mère. Et pour accompagner ce repas, du cidre (gélifié ou non).
Ce menu, Jean-Marc Cadoret et son équipe des cuisines (composée de trois autres personnes : Brigitte Le Blay, Thierry Leneutre et Sabine Squividant), l’ont déclinée en trois versions. « C’est à dire avec trois textures différentes : normal, semi-mixée et mixée ». Comme tous les repas servis à Barr Héol. Sauf que cette fois, ils l’ont présenté au concours Silver fourchette, un concours de gastronomie pour le grand âge.
« Tout le monde a apprécié »
La première sélection consistait à constituer un jury local, à lui faire goûter et noter ce menu. Trois résidents, des familles, du personnel de l’établissement ont donc partagé ce repas puis l’ont noté. Pour l’occasion, la salle de réception été décorée. Car la sélection prenait aussi en compte, à partir de photos et de vidéos, toute la mise en scène de cette dégustation. « Tout le monde a apprécié et a joué le jeu, raconte Nathalie Carlo, la secrétaire. Tous les résidents ont bénéficié du menu également. »
La première étape a été validée par l’organisateur du concours. Le verdict vient de tomber. Le chef est invité à se rendre au lycée hôtelier de St-Quay-Portrieux pour la seconde épreuve le 15 décembre. Assisté d’un élève, commis du jour, il devra refaire son menu sur place en 4 h. Un jury, composé de professionnels, évaluera son travail.
Le stress commence déjà à monter « surtout que le délai est éliminant. » Mais Jean-Marc Cadoret, qui participe régulièrement aux concours organisés par la Cacic (la centrale d’achat de l’établissement), apprécie ces défis. « C’est l’occasion de mettre notre métier en avant. C’est une forme de reconnaissance aussi, car nous réalisons une cuisine thérapeutique, adaptée à chacun, mais il est important d’offrir en permanence ce plaisir de bien manger à nos résidents. »